l Rétrospectivement parlant

Artiste plasticien suisse né en 1970, Jérôme LINIGER réside aujourd'hui à Paris. Il se forme en Suisse, aux Beaux-arts de Neuchâtel et à l'Atelier de Taille-Douce de Saint-Prex, au Japon, en atelier à Tokyo puis en France, à l'École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris, en enfin en stage d'étude en Angleterre à la Winchester School of Art. Il est diplômé des Beaux-arts de Neuchâtel en 1988, et obtient le DNSAP - diplôme national supérieur d'art plastique - aux Beaux-arts de Paris en 1996.

Jérôme LINIGER découvre l'art dès l'enfance, avec ses parents et en particulier sa mère, elle-même peintre. C'est ainsi qu'il entre à l'âge de 16 ans au Lycée Artistique de Neuchâtel en Suisse pour y suivre notamment les cours des peintres Carmen LANZ, Gérald COMPTESSE et Pauline LINIGER, ainsi que du sculpteur Marcel MATHYS. A 19 ans, il part pour un premier séjour au Japon étudier la peinture traditionnelle chez Maître Ichiro NAGAMORI, de l’école de Nihon-Ga style Shi-Mei-Kai. Il y découvre les techniques traditionnelles des encres (sumi-e), des pigments et de l'or. A son retour en Suisse, il reçoit la commande d'un mural de plus de 60 m2 pour une salle de concert bar - club ; Encore sous le choc des figures japonaises, il réalise pour la première fois des personnages grandeur nature à l'encre noir, stylisés de façon dynamique, qui dialoguent avec les musiciens et les visiteurs.

l Paris, de la figuration à l'installation

Puis il entre en 1991 à L'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris. Durant ses deux premières années à l'Ensb-a, son travail principal reste celui de l'encre, fluide et précis. Les toiles sont figuratives mais laissent déjà apparaître une manière très structurée de rendre les matières des réalisations plastiques. Il réside alors dans un pavillon édifié par Le Corbusier en 1933 et l’œuvre du grand architecte change petit à petit son regard sur le rapport entre l'objet et le spectateur. Enfin sa rencontre avec Ouanès AMOR et Claude VIALLAT, artistes fermement inscrits dans le mouvement support - surface, marquera totalement son travail. Parti d'un questionnement sur l'identité du sujet, il explore la forme "tableau" et commence à réaliser ses premières installations, où la figure, encore présente, cède lentement la place au travail abstrait de la sensation.

Dès 1995, les personnages disparaissent des réalisations picturales pour dévoiler des espaces indicibles, architecturés de nuances colorées et de lignes. Les dimensions des tableaux, souvent autour des deux mètres, se réfèrent alors à la taille humaine, aux théories du Modulor ou encore à celles du nombre d’or. Les premières "portes" apparaissent. Les châssis parfois polyptiques servent l'architecture du tableau. Dans ces espaces de couleurs, les surfaces guident le spectateur de la peinture à l'installation. La même année, à Winchester/ Angleterre, Jérôme LINIGER met en place sa première installation à proprement parler. Bien que les décors créés pour le Plateau Libre (live music bar club) à Neuchâtel / Suisse en 1990 plongeaient déjà le spectateur dans un monde pictural coloriste en mouvement, c’est dans le cadre de la Winchester School of Art qu’il développe un lieu où représentations multimédias de visages et objets-peintures se répondent. Cette expérience sera fondamentale. Il favorise dès lors la question du temps, de la représentation dans l'espace et de la « peinture - objet ».

l Le corps mis en jeux

Le travail de recherche de Jérôme LINIGER sur le rapport entre le peintre et l’œuvre plastique trouve une véritable convergence avec ses études qu’il mène depuis 1984 en arts martiaux. En particulier avec son professeur Maître Pascal PLEE, depuis 1991, et un travail sur l’ancrage dans le sol et l’énergie du corps. Au début, le physique se « confronte » au tableau, dans un dialogue visuel esthétique. Mais vers 1998, avec les performances réalisées en collaboration avec la chorégraphe Sophie LANDRY et les compagnies "VivaCité" et "In extenso", il s’implique dans les scénographies. Il met en place les éléments visuels du décor au delà de la peinture, comme pour mieux s'approprier l'espace tout entier et rentre en scène, entre danseuses et éléments graphiques. Le "tableau" devient le cadre dont la danseuse et le peintre sont l’écriture. Il conjugue la scénographie et l'expérience picturale scénique avec encore l’idée de renvoyer le spectateur à une réflexion picturale. Allant parfois jusqu’à créer les costumes de scène, sorte d'aboutissement visuel de la mise en espace. Pour des sociétés d'événementiel, il réalise des performances monumentales où seul, devant des toiles de près de cinq mètres de haut, il exécute en 150 minutes des peintures de plusieurs dizaines de mètres carrés sous les yeux de centaines d’invités. Les performances se sont succédées, en intérieurs ou en plein air, lors de soirées privées ou de vernissages publics, en France, en Suisse, en Europe et outre atlantique. Pour des sociétés multinationales comme Microsoft en France ou Holmatro en Hollande, en Pologne et aux USA, pour des événements comme le festival " Morge-sous-rire " en Suisse ou « les nuits du Château » à la Napoule en Côte d’Azur. Les performances, les installations et les scénographies lui ont permis de collaborer avec des artistes et intervenants aussi différents que des musiciens, danseurs, auteurs, comédiens, photographes, etc.

l Jusqu'aux créations éphémères

D’autre part, depuis ses premiers projets scénographiques pour les pièces de C. AVERLAN, son travail sur l'espace l’a amené à concevoir de nombreux projets événementiels à proprement parlé. Pour l’exposition " Le mural Le Corbusier " : la totalité de la présentation au sein du Pavillon Le Corbusier CIUP. La direction et la conception artistique globale d'un lieu publique : le King - Jazz Bar & Restaurant à Neuchâtel, Suisse, lieu de performances musicales et de restauration, espace métamorphosé pour offrir un ensemble cohérent au visiteur, participant une fois de plus de tous les sens ; des décors aux menus, de la programmation musicale à la communication. Il a d’autre part installé dans l’espace les intervenants du colloque international d’architecture "Le Corbusier messager" dont il fut co-directeur, créé l’espace scénique pour le concert de Manon et Lou à la Fondation du Brésil CIUP. Il a créé les scénographies pour des événements privés et le théâtre, entre autre pour les metteurs en scène Elisa MAILLOT, Georges BECOT ou Frédérique FARINA, travaillé dans des lieux tels que le Théâtre Dejazet ou le Guichet Montparnasse, l’Aktéon Théâtre, la Mairie du 3ème à Paris, investi les performances chorégraphiques de Sophie LANDRY à Mandelieu - La Napoule, Cannes et lors de festivals et créé plusieurs projets avec la chorégraphe Emmanuelle ROUSSE à Carpentras et Avignon.

Pour finir, les créations visuelles réalisées dans le cadre de projets de communication graphique viennent souligner ce travail basé toujours sur la diffusion du message. Des centaines de réalisations, affiches, flyers, cartons, logos, visuels de toutes sortes, sont ainsi réalisés dans cet unique but que Ouanès AMOR n'eu de cesse de répéter : raconter une histoire. Merci Maître !

 

 
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