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l Pouvoir tout dire en une seconde

Un travail en création graphique, en apparence différent des mes autres médiums, rejoint une fois encore la question du temps. Tout est une question de temps ! Tout est même une question de seconde ! Cette seconde qui permet de comprendre, de communiquer, de provoquer une réaction, une idée. Cet instant où le spectateur, est confronté au visuel, le découvre, et va devoir avec son imaginaire comprendre la sensation qui lui est communiquée. Rentre pour moi alors en jeu une série de paramètres communs à tout le monde qu’il s’agit de définir. Ce afin de connaître avec le plus de précision possible la sensation du message reçu. Nous voilà à notre point de départ : la sensation. Je préciserais même cette notion de sensation en la résumant par un énoncé aussi basique que manichéen : « J’aime ou J’aime pas ! ». Une appréciation située entre attirance et répulsion qui ne veux pas dire que ce que est aimé n’est pas intéressant ou le contraire. Mais c’est à partir de cette trame que je conçois mes visuels afin que le receveur du message puisse ressentir et comprendre.

Un exemple étonnant est cette affiche réalisée pour l’exposition « sensation » à Londres en 1997. On peut y découvrir deux photos, l’une au-dessus de l’autre. La photo du haut de l’affiche montre une langue tirée vers le bas, et celle du bas montre une pointe de fer à repasser pointé vers le haut… je suis certain que même avec cette explication, vous vous faites une idée de la sensation provoquée par la juxtaposition de ces deux symboles. En moins d’une demi seconde tout est dit. Tout ! Le mélange d’interdit et de sensation, le souvenir d’enfant par le danger du fer, le besoin de connaître la suite de l’image et peut-être l’envie de regarder ce qui pourrait bien advenir… C’est à cela que ce définit pour moi l’intérêt d’un visuel, à sa capacité de susciter en moins d’une seconde une émotion réactive, elle-même capable de provoquer la réflexion chez le receveur du message ! Une des œuvres de cette exposition était ce requin tigre dans un immense bac de formol, créé par Damien HIRST « The Physical Impossibility of Death in the Mind of Someone Living » (1991), provoquant fascination du publique, en même temps que dégoût et curiosité, le tout en une fraction de seconde. A l’opposé de cet esthétique dérangeant, c’est une intensité du même ordre qui saisi le spectateur devant le tableau de MATISSE, « Lux, calme et volupté » où le peintre nous emmène dans un voyage extraordinaire de sensualité alors que pourtant la conception pointilliste de l’œuvre est relativement cérébrale. Dans ces deux exemples, le côté dérangeant et magnétique est édifiant. Même si la conception du « dérangeant » est une chose relative à l’époque et au lieu : pour le même MATISSE, rappelons-nous simplement le scandale provoqué par son « Nu bleu, souvenir de Biscra » de 1907 (The Cone Collection, Baltimore) qui fit un tel éclat à New York qu’on alla jusqu'à le brûler en effigie en protestation à cette peinture avilissante, considéré aujourd’hui comme un des chef-d’œuvre du peintre.

En dernier lieu, travaillant souvent sur des créations visuelles pour des projets artistiques, si l’image, la photo ou la réalisation plastique ont une part importante du message, car plus sensitifs, l’illustration n’est pas le seul acteur du message. Le visuel peut être additionnée d’un texte, appliqué sur l’œuvre elle-même ou à côté de celle-ci. Elle est alors soit soulignée, soit détournée, par le texte. On connaît le poids des mots… et un mot, un titre, une phrase, une simple inscription, et toute la compréhension de la première sensation est bouleversée. La même image, abstraite ou figurative, est perçue totalement autrement. Le texte vient donner une orientation nouvelle, comme pour préciser le propos du visuel. Il en va d’ailleurs de même, au-delà des réalisations graphiques à proprement parlé, des scénographies ou des performances lors desquelles j’ai à de nombreuses reprises travaillé avec les textes d’auteurs, exprimé par des comédiens. Et mon travail de recherche, en collaboration alors avec les directeurs de projets ou les créateurs eux-mêmes, se situe toujours dans cette perspective. Analyser le sentiment provoqué pour que le regardeur puisse ressentir le plus possible de choses en UNE seconde.







 

 
 
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